Productivité en France : rebond salutaire, salaires et suppressions
Une reprise de la productivité s’est dessinée depuis 2023, avec des effets contrastés sur l’emploi et les rémunérations. Ce texte analyse les mécanismes à l’œuvre, illustre par un cas d’entreprise et confronte les chiffres publiés par l’INSEE, l’OFCE et les principaux médias économiques.
Productivité en France : chiffres clés et contexte macroéconomique
Depuis 2023, le secteur marchand non agricole connaît une remontée de la productivité, d’environ 1,4 % par an en moyenne sur les deux dernières années, ce qui place la productivité par tête à +0,8 % par rapport à 2019. Ces évolutions doivent être lues au prisme d’un marché du travail qui s’ajuste après des créations massives d’emplois en début de décennie.
- Sources et institutions mobilisées : INSEE, OFCE, Banque de France, Les Échos.
- Phénomènes observés : rebond de productivité, réduction d’effectifs, normalisation des aides publiques.
- Illustration pratique : la PME fictive Atelier Lumière a doublé sa production par salarié après réorganisation, mais a réduit ses effectifs administratifs.
| Indicateur | Période | Variation | Interprétation |
|---|---|---|---|
| Productivité par tête (secteur marchand) | 2019 → mi-2025 | +0,8 % | Reprise après la chute liée au Covid, mais inférieure à la tendance longue attendue. |
| Productivité moyenne (2020–2024 vs tendance) | 2020–2024 | -4,5 % attendu | Perte cumulée due à un excès d’emploi non productif. |
| Créations nettes d’emplois | 2019–2025 | +1 million | Surcréation d’emplois par rapport à la croissance réelle. |
Les observateurs institutionnels — de France Stratégie à la Banque de France — insistent sur la nécessité d’analyser si ces gains sont durables ou liés à un simple réajustement d’effectifs. L’éclairage journalistique de Le Monde et Les Échos corrobore cette lecture.
Insight : le redressement de la productivité masque un arbitrage collectif où l’État, les salariés et les entreprises ont tour à tour supporté le coût des déséquilibres antérieurs. Le retour à l’efficience passe par des choix structurels.
Effet sur les salaires et partage de la valeur ajoutée
Les gains de productivité constituent historiquement le principal levier d’une progression salariale durable. Depuis 2023, une partie des pertes de pouvoir d’achat a été compensée par des revalorisations, mais la répartition reste inégale selon les branches et les postes.
- Smic et revenus : revalorisation du Smic et hausses salariales sélectives observées depuis 2023.
- Entreprises : volonté limitée des directions de réduire leurs marges pour absorber le coût des salaires.
- Syndicats et patronat : tensions entre CGT et Medef sur le partage des gains.
| Élément | Observation | Conséquence pour les salariés |
|---|---|---|
| Hausse moyenne des salaires | 2023–mi-2025 : remontée notable | Récupération partielle du pouvoir d’achat pour certains |
| Marge des entreprises | Plutôt stable sur la période 2020–2023 | Peu d’efforts pour compenser la baisse de productivité par une hausse des salaires |
| Polarisation | Gains concentrés | Certains salariés gagnent, d’autres perdent leur emploi |
Le Ministère du Travail et Pôle emploi suivent l’évolution des rémunérations et des reclassements. Les médias comme Libération et Le Monde documentent les cas de secteurs gagnants et perdants.
Pour approfondir les enjeux comptables et financiers liés à ces évolutions, les retours d’expérience sont disponibles dans la rubrique actualité comptable et financière.
Insight : la hausse de la productivité peut soutenir les salaires, mais sans une politique de partage ambitieuse, la redistribution restera partielle et inégale.
Ajustement par l’emploi : destructions, secteurs vulnérables et réponses
L’OFCE et l’INSEE signalent un ajustement marqué par des pertes d’emplois. On compte environ 9 000 postes supprimés en 2024 dans le secteur marchand et des projections supérieures à 100 000 suppressions pour l’année suivante.
- Causes principales : fin des aides massives, disparition progressive des entreprises « zombies », baisse des apprentis.
- Conséquences : montée du chômage sectoriel et besoin de reconversions suivies par Pôle emploi.
- Exemple concret : l’entreprise fictive Atelier Lumière a externalisé sa comptabilité, renforçant la collaboration avec des cabinets d’expertise.
| Variables d’ajustement | Effet observé | Action recommandée |
|---|---|---|
| Fin des aides publiques | Réduction d’emplois dans les structures peu productives | Prioriser la formation et la reconversion |
| Disparition des entreprises « zombies » | Nettoyage du tissu productif | Accompagnement ciblé pour les filières stratégiques |
| Baisse du nombre d’apprentis | Perte temporaire de main-d’œuvre subventionnée | Inciter à des formations qualifiantes mieux articulées avec l’industrie |
La situation suscite des réactions contrastées : le Medef souligne la nécessité d’ajustement structurel tandis que la CGT alerte sur l’impact social. France Stratégie propose des scénarios de montée en compétence, tandis que des enquêtes du Ministère du Travail évaluent les besoins sectoriels.
Des éléments de contexte international, comme les tensions géopolitiques et les défis macroéconomiques, compliquent la donne — voir l’analyse sur défis de l’économie mondiale et l’impact des conflits sur la productivité via impact des conflits sur la productivité.
Pour des perspectives sur l’emploi privé en recul, consultez l’article consacré à la baisse des emplois dans le privé.
La filière comptable, elle, joue un rôle d’appui dans les restructurations ; la collaboration entre experts-comptables et entreprises est un levier pratique pour sécuriser des transitions.
Insight : l’ajustement par l’emploi est déjà en cours et pose un défi majeur de politique industrielle et sociale pour éviter que les gains de productivité ne creusent les inégalités régionales et sectorielles.